Jean-Paul GOUX
Texte en l’hommage de sa femme artiste disparue, le narrateur s’adresse à elle, n’évoquant ni sa douleur ni son chagrin. Il lui dresse son portrait à travers celui d’une maison qu’ils habitaient parfois ensemble, où elle exerçait son art dans le secret de son atelier en en distillant les œuvres qu’au compte gouttes, plus encore celui des paysages et des nuages qui acquièrent une identité propre, indépendante. Si les descriptions longues n’excluent pas la sensibilité, surtout perçue dans la contemplation de la nature et des œuvres, elles confirment le rejet des familiarités et des impudeurs. Alors, bien sûr, on ne parle pas des corps, de ce qu’ils pourraient faire ensemble, de ce qu’ils pourraient suggérer comme émotion ni de ce à quoi ils ressemblent ; le miroir de l’âme n’existe plus. Un roman marqué d’intellectualisme, où la beauté se révèle dans la froideur et l’efficacité des gestes de chirurgien.