« Moi », c’est le narrateur, « lui », c’est son sexe qu’il qualifie de démesurément grand. Les deux conversent dans des dialogues bien concrets, le premier complètement soumis au second au point de lui obéir dès qu’une femme se présente. Le fantasme fait la loi. Le contenu est assez drôle, critique d’une bourgeoisie établie dont la jeunesse joue le rôle bien sage de révolutionnaires. De ces deux « personnages » (sont-ils si rares ?), on hésite à choisir le moins antipathique. Écrit il y a maintenant près de cinquante ans, cet exercice littéraire parfaitement réussi se lit avec bonheur. Il est probable que la retenue encore de mise à l’époque sur ces sujets rend la lecture « acceptable » même si la morale n’y trouvera pas son compte, non entachée d’un style débridé et impudique tel qu’on pourrait la craindre dans la littérature d’aujourd’hui…